Le projet Désherbage de précision porté par l’Alliance H@rvest vise à préciser les conditions d’emploi, l’efficacité et la rentabilité des outils de désherbage de précision disponibles ou en cours de mise au point sur les grandes cultures.

Contexte du projet

Le désherbage est un enjeu important pour les producteurs de grandes cultures. Garder les parcelles propres à des coûts économiques et environnementaux acceptables est un impératif pour rester productif et compétitif (rendement et qualité sanitaire) à court et à long termes.
Le sujet est fortement remis à l’ordre du jour avec le nouveau plan national Ecophyto 2030 et le retrait envisagé de 75 substances actives au niveau européen.

Les nouvelles technologies sont un levier important pour contribuer à atteindre cet objectif et à maintenir les parcelles propres. Parmi ces technologies, le désherbage de précision est une piste majeure. Elle peut s’envisager avec des rampes de pulvérisation capables de gérer l’application des produits « à la buse près » ou avec des robots désherbeurs.
La détection et l’analyse spatiale de la répartition des adventices sont effectuées soit lors d’un premier passage (tracteur, drone…), soit en temps réel par le tracteur effectuant le traitement.

Les études récentes montrent que la technologie est au point et commence à s’appliquer dans des cas précis : adventices vivaces notamment, se développant en ronds. L’application à plus de cultures et de situations nécessite des expérimentations complémentaires.
De plus, ces équipements restent très chers (exemple : 4 000 € par mètre de rampe) et probablement difficiles à rentabiliser sur des exploitations moyennes en Grandes Cultures en Europe occidentale.

L’étude des conditions à réunir pour atteindre cette rentabilité et un amortissement possible est un préalable pour aller vers un développement de ces techniques.
Sur le plan environnemental, toutes les études convergent pour annoncer une réduction très significative des doses appliquées (souvent de 50 à 90 %). L’IFT herbicide peut ainsi être largement diminué, et rendre plus durable les mécanismes d’action des produits.

La technologie est au point et commence à s’appliquer dans des cas précis (…) L’application à plus de cultures et de situations nécessite des expérimentations complémentaires.

Objectifs du projet

Les partenaires de l’Alliance intéressés par la thématique du désherbage proposent de mettre en commun leurs compétences autour d’un objectif : préciser les conditions d’emploi, l’efficacité et la rentabilité des outils de désherbage de précision disponibles ou en cours de mise au point sur les Grandes cultures.

De nombreux opérateurs se positionnent sur les différents maillons de la chaine de détection et de traitement localisé des adventices. Cependant, les données d’efficacité et de sélectivité, les conditions d’emploi optimales… sont encore très lacunaires et demandent à être complétées par des études conduites dans une plus grande diversité de situations : cultures, flores, conditions d’applications… Au-delà des cas d’usages parfois assez spécifiques présents dans la littérature, élargir le spectre des possibilités parait indispensable pour espérer développer ces technologies.

Cet objectif principal peut se décliner en plusieurs objectifs :

• Sur le plan technique, comparaison des outils ou des process :
  • Sur les méthodes de détection et de spatialisation des adventices
  • Sur les méthode de pulvérisation localisée
  • Sur la facilité de mise en œuvre de l’ensemble de la chaîne d’opérations
  • Sur l’efficacité et la sélectivité vis-à-vis des adventices présents
    

• Sur le plan économique, comparaison des outils et des process :
  • Sur les coûts supplémentaires générés par la nouvelle technologie
  • Sur les gains possibles et les économies réalisées
  • Avec un bilan économique « à la parcelle » ou à l’hectare
  • Sur leur pertinence ou leur faisabilité (ROI) à l’échelle de l’exploitation agricole
    

• Sur le plan social et environnemental :
  • Diminution des doses (IFT) et donc des externalités négatives (résistance des adventices, risque sanitaire…)
  • Meilleur désherbage et donc santé publique (datura, ambroisie, morelle…)
  • Autonomie de l’exploitant : avantages ou freins ?
  • Bilan environnemental (GES dont CO2)

Résultats attendus

• Comptes-rendus d’expérimentation : chaque essai de désherbage (1 culture x 1 lieu) fera l’objet d’un compte-rendu présentant son déroulement et les principaux résultats obtenus.
• Synthèses : les résultats par essai seront agrégés et consolidés par culture afin de conduire une analyse comparative des solutions entre elles et vis-à-vis des méthodes de lutte plus traditionnelles ou mécaniques. Ces analyses devront intégrer les aspects économiques et aller jusqu’aux calculs de rentabilité et amortissement du matériel selon différents scénarios d’achat, location…
• Conseils techniques : des recommandations seront produites et diffusées aux conseillers et aux agriculteurs sur la mise en place de ces solutions, leurs avantages et leurs limites
• Publications : l’ensemble des résultats a vocation à être diffusé et valorisé au travers d’articles scientifiques (revues, colloques…) et techniques (médias des partenaires, presse agricole, réseaux sociaux…)